Soucieuse de faciliter les échanges de biens et de services, l’espèce humaine a su se doter d’un intermédiaire d’échange : La monnaie. Composante indispensable de toute civilisation, elle a su revêtir différentes formes à travers les âges et les pays.
Au cours du vingtième siècle, les avancées technologiques ont permis de dématérialiser la monnaie dite fiduciaire (celle qui regroupe les moyens de transaction palpables), en monnaie scripturale. Cette révolution, permettant de s’affranchir des supports physiques tels que les billets ou les chèques, a permis d’intensifier le commerce international en garantissant des flux financiers plus rapides.
L’autre conséquence de cette avancée fut l’uniformisation du système monétaire planétaire, ce qui conditionna les échanges économiques à être de plus en plus déshumanisés.
Or, l’uniformisation dans un système (monétaire, mais la remarque est également valable en biologie), bien qu’elle soit source de performance, a également tendance à le rendre plus fragile face aux aléas à faible probabilité. En effet, c’est la diversité d’un système qui créé sa résilience et le rend capable de s’adapter à des situations imprévues.
Ainsi, de nombreux exemples témoignent de l’intérêt d’une diversification des systèmes de paiement avec des solutions locales qui s’inscrivent en complément des outils monétaires globaux.
Dans la ville autrichienne de Wörgl, au début des années 1930, en pleine crise qui entraina chômage et pauvreté, le maire eu l’idée de mettre en place un « bon-travail » de 1 ; 5 ou 10 shillings, avec la valeur identique placée à la caisse d’épargne locale. Ce bon perdait 1% de sa valeur par an, à moins d’être tamponné par la mairie qui percevait le pourcentage. Cette ébauche de monnaie locale circula jusqu’à 13 fois plus vite que la devise nationale et permis de redynamiser l’économie, faisant reculer le chômage de 25%, tandis qu’il augmentait de 20% dans le reste du pays.
« La rapidité de circulation de cette monnaie locale permit d’effectuer en trois mois 100 000 schillings de paiements avec une quantité de bons de 12 000 schillings. » source Wikipédia.
Cet outil, un intermédiaire d’échange locale que se sont appropriés les citoyens, a permis de redynamiser le territoire et d’accroître ainsi sa résilience face à la crise.
De la même manière, une monnaie locale complémentaire ne vise pas à remplacer l’Euro, mais constitue une alternative pour apporter de la diversité, dans le respect de valeurs éthiques et environnementales.